Comment lutter contre les téléchargements illégaux ?

Le fléau des temps modernes pour tous les artistes…


Les auteurs, auto-édités ou édités, sont confrontés à cette pratique : beaucoup (trop) de gens téléchargent illégalement des livres sur internet. Et les sites ne manquent pas pour répondre à la demande.

Lorsque l’on est auteur indépendant, et qu’on voit le nombre d’exemplaires téléchargés de ses romans, parfois équivalant au nombre d’exemplaires vendus… On en viendrait presque à se démoraliser.
Il ne faut pas.
Déjà, il faut relativiser (même si c’est difficile) : le manque à gagner n’est pas si important, car beaucoup de gens n’auraient pas acheté votre roman s’ils ne l’avaient pas trouvé gratuitement. Il ne reste donc plus qu’à espérer que ces fraudeurs aient au moins eu la décence de parler de votre livre autour d’eux ou de laisser un commentaire sur internet 😉

Pour les auteurs auto-édités sur Amazon

Tout d’abord, sachez qu’Amazon ne peut en aucun cas agir contre ces sites illégaux. Je les avais contactés concernant le site qui me posait le plus de problèmes (avec des milliers de téléchargements…) et ils m’avaient expliqué qu’ils ne pouvaient pas agir contre eux, par manque de temps et d’outils. C’est donc à nous, auteurs, de lutter contre ces sites.

Il est aussi intéressant de souligner qu’il est possible de repérer les livres “volés” : dans le tableau de bord des ventes KDP, à l’onglet “Mois en cours”, un tableau donne le nombre d’ebooks vendus. Il y a une colonne “Unités remboursées”. Bien qu’il doit y avoir de vrais clients qui se font rembourser, pour X raisons, il faut savoir que c’est une manière qu’utilisent les sites illégaux pour acquérir l’ebook. Ils enlèvent les protections DMR (totalement inefficaces face à quelqu’un de calé en informatique), se font leur version PDF ou autre format qu’ils mettront sur leur site, puis se font gentiment rembourser. Je suis incapable d’expliquer les manipulations informatiques, mais j’ai plusieurs fois remarqué que ces ebooks remboursés correspondaient aux ebooks gratuits retrouvés sur internet.

Il existe des outils et des techniques pour faire retirer les ebooks des sites.

Le formulaire de Google

Le premier, assez “général”, est permis par le géant Google : il propose un formulaire pour signaler une atteinte aux droits d’auteur. Le principe ? Vous remplissez vos informations personnelles (nom, téléphone, mail…), puis vous avez 3 encarts essentiels à remplir. 
Dans le premier, vous devez expliquer que vous êtes un auteur, que vous détenez les droits sur votre oeuvre, en précisant son titre, et que l’ebook de votre roman est proposé en téléchargement illégal sur des sites, ce qui porte atteinte à vos droits.
Dans le second, vous devez donner un lien vers le contenu “légitime”. Pour vous, ce sera un donc un lien vers le site où vous vendez votre roman en format ebook, Amazon par exemple.
Dans le dernier encart, il faut copier/coller les liens de tous les sites où votre livre peut-être téléchargé. À noter qu’il faut le lien menant directement à la page où est votre livre, et non la page d’accueil du site ou tout autre endroit.
Il faut ensuite cocher des mentions et signer. Rien de compliqué, donc. Attention cependant, si vous avez plusieurs livres concernés, pensez bien à remplir un formulaire pour chacun.


Quelle est l’efficacité de ce formulaire ? Pour une grande partie des sites, le contenu sera retiré ou la page disparaitra. Pour certains cependant, ce ne sera pas suffisant, Google ayant ses limites.

Agir au cas par cas : grâce aux plateformes concernées

Beaucoup de plateformes sont très à cheval sur le respect des droits d’auteurs. Vous verrez souvent apparaitre le terme DMCA : Digital Millennium Copyright Act. Une convention sur les droits d’auteur sur internet. 
Pour savoir qui contacter, il suffit parfois de regarder l’URL du site de téléchargement : si “wordpress”, “wix” ou encore “blogspot” apparaissent, vous pouvez remplir un formulaire de DMCA report (rapport sur l’atteinte à vos droits d’auteur) pour demander à ce que le contenu soit retiré. Ces formulaires sont très semblables à celui de Google. Seul bémol : il faut souvent remplir un formulaire par site de téléchargement, et non par livre, ce qui est très chronophage.


Quelle est leur efficacité ? Je la qualifierai d’élevée. Très concernées par le respect des DMCA, ces plateformes répondent par mail sous 5 jours maximum, souvent pour indiquer que le contenu a été retiré. Si ce n’est pas le cas, elles précisent pourquoi.
Par exemple, un URL wordpress servait seulement à renvoyer vers un autre site pour le téléchargement d’un de mes livres. L’équipe DMCA de WordPress me l’a expliqué par mail et j’ai donc procédé autrement pour faire retirer ce contenu (j’ai reporté ce second URL, pas le wordpress mais l’autre, à Google grâce au premier formulaire).

Agir au cas par cas : en contactant directement le site

Sur la plupart des sites de téléchargement illégaux (lorsqu’ils sont compréhensibles), il existe des manières de les contacter. Soit grâce à un onglet “contact”, soit grâce à leur adresse mail (souvent très dure à dénicher), soit en signalant un abus sur la page où est disponible le livre.
Lorsque vous les contactez, il est important de préciser qui vous êtes, que vous êtes le détenteur des droits d’auteur sur l’oeuvre en question et que vous exigez que le contenu soit retiré immédiatement. Pas de pitié.

Quelle efficacité ? Évidement, cela ne fonctionnera pas à tous les coups. Certains sites répondent par l’affirmative et enlèvent l’ebook, tandis que d’autres ne vous répondront jamais et ne feront rien. 


Petite aide : voici un document word avec un texte “basique” en anglais pour faire retirer son oeuvre, car beaucoup de sites ont des modérateurs anglophones.


Le combat est sans fin

Lorsqu’on parvient à faire disparaitre 3 sites, 3 autres apparaissent. C’est malheureusement ainsi que cela fonctionne, et il n’existe aucune solution miracle pour s’en prémunir. 
Je m’emploie à lutter contre les sites illégaux deux fois par mois. Je suis parvenue à faire diminuer drastiquement le nombre de sites, toutefois cela reste une activité très chronophage et extrêmement énervante. 

Certains auteurs ont décidé d’arrêter de lutter contre les téléchargements illégaux. D’autres encore ont décidé de s’en servir : les Américains ont mis en place une stratégie marketing reposant là-dessus. Pour une saga de romans, ils font leur possible pour faire retirer les tomes 2, 3 etc…, en laissant le tome 1 en téléchargement illégal. Ainsi, si des lecteurs découvrent le roman gratuitement, ils seront forcés d’acheter la suite. En supposant qu’ils n’auraient pas acheté le tome 1, c’est une stratégie intéressante, néanmoins discutable pour les auto-édités.

J’espère que cet article vous aura aidé ! N’hésitez pas à laisser un commentaire, à poser des questions ou même à expliquer vos propres techniques, car je ne suis pas une professionnelle du domaine 😉
En espérant que votre lutte contre les téléchargements illégaux sera plus efficace !


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