Oui, je suis d’accord avec vous, ce mot est chiant. Pire, il fait parfois un peu peur. Mais malheureusement, pour faire un bon livre, il faut que tout soit un minimum cohérent.
Le cohérence touche beaucoup d’éléments. Il y a d’abord les temps verbaux : si vous commencez à écrire au passé, vous ne pouvez pas changer au bout de deux chapitres. Ce choix doit être réalisé quand vous commencez la rédaction et vous devez vous y tenir.
Il faut également une cohérence temporelle. Si vous commencez une action le matin, que votre personnage discute avec quelqu’un, qu’ensuite il se fait attaquer, qu’il est blessé puis remis sur pied, qu’il va faire ses courses puis qu’il se met à table pour le déjeuner… Certes, je veux bien qu’il ait des super pouvoirs de guérison, mais le temps s’égrène de la même manière pour tout le monde (sauf cas contraire, on est bien d’accord.)
Faire attention à la temporalité des évènements permet de rendre tout cela plus concret et plus réel, qu’importe que votre personnage ait pété la gueule à trois méchants d’affilé. S’il l’a fait avec une temporalité vraisemblable, ça passe ! Penser aussi à la cohérence météorologique, vous ne pouvez pas passer d’un orage à un grand soleil et 40degré (sauf monde magique particulier, évidemment).
La cohérence doit aussi être sur les personnages. J’aborde là un sujet sensible : nous sommes tous attachés à nos bébés. Ces êtres que nous avons inventé, nous les aimons. Néanmoins, il faut savoir être critique envers eux. Si votre héroïne est super combattive le matin, chiale sa race après manger puis fait un caprice à son chéri pour avoir une paire de chaussure l’après midi… Oui, vous aurez respecté la temporalité, mais avouez que c’est peu crédible.
Evidemment, nos personnages passent par un large panel d’émotions. Cependant, il faut que ces émotions, et surtout, l’expression de ces émotions, soit cohérente avec la personnalité du personnage. Si votre personnage masculin a beaucoup de fierté, vous n’allez pas le faire pleurer en public. En revanche, il peut verser une petite larme devant l’héroïne à laquelle il s’ouvre peu à peu au fil des pages. (Exemple pourri on est d’accord, mais vous avez compris l’idée).
Il faut également une certaine cohérence entre les personnages, dans leurs relations. Si votre héroïne ne parle plus avec sa mère depuis des années, elle ne va pas l’appeler pour savoir où est rangé son passeport… Ça peut paraitre très con ce que je dis là, mais cela s’est déjà vu, et n’importe qui peut se tromper. Vous n’êtes pas infaillible, d’où l’importance de noter ces petits détails anodins qui font vos personnages et leur relation (dans un document word ou un carnet).
Il faut aussi une cohérence événementielle (très pompeux celui ci dis donc). Les évènements clés de votre histoire vont avoir lieu dans un ordre définis, qui doit être cohérent. Si votre héroïne réclame le Trône avant même de savoir que ses parents sont les souverains assassinés… Ca passe mal.
Certains éléments de l’intrigue doivent arriver au bon moment, sans trop se presser pour attiser la curiosité du lecteur, mais sans trop le faire attendre non plus. N’hésitez pas à distiller des petits indices implicites pour faire monter le suspens, tout en faisant en sorte que la globalité soit cohérente.
Je pense avoir tout dit. N’hésitez pas à me faire part d’autres incohérences possibles et à me donner votre avis sur cet article !
